Canada : boissons sucrées et énergisantes pourraient causer la mort de 63.000 personnes d’ici 2041


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Le message a de quoi faire peur : boissons sucrées et énergisantes pourraient causer la mort de 63.000 personnes d’ici à 20141 au Canada. Un véritable cri d’alarme lancé par des chercheurs de l’université de Waterloo. Une situation irréversible ? Pas forcément… L’objectif est bien sûr qu’une véritable prise de conscience s’opère enfin et permette une nette réduction de la consommation de ces boissons.

On le sait, et le message n’est pas nouveau, consommer trop de boissons sucrées peut s’avérer dangereux pour la santé. Plusieurs études ont d’ailleurs déjà pointé du doigt les effets néfastes d’une surconsommation de ces boissons (prise de poids, diabète…etc)

Selon cette étude, et à moins d’une baisse de la consommation, ces boissons pourraient être responsables au Canada de 63 000 décès et coûter plus de 50 milliards de dollars au système de santé.

Dans le détail on estime que consommation de boissons sucrées au Canada sera responsable de :


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plus de 1 million de cas de surpoids et plus de 3 millions de cas d’obésité;
près de 1 million de cas de diabète de type 2;
près de 300 000 cas de cardiopathie ischémique;
plus de 100 000 cas de cancer;
près de 40 000 AVC;
près de 2,2 millions d’années de vie corrigées de l’incapacité (le nombre d’années perdues en raison d’une mauvaise santé, d’une incapacité ou d’un décès précoce).

En 2015, les Canadiens ont acheté en moyenne 444 ml de boissons sucrées chacun, par jour. Cette consommation correspond à plus d’une canette de boisson gazeuse par personne, par jour, tous les jours. Le jeune moyen consomme 578 ml de boissons sucrées par jour, ce qui représente jusqu’à 64 grammes (16 cuillères à thé) de sucre. Cette quantité dépasse largement l’apport maximal quotidien recommandé en sucre, lequel doit représenter au plus 10 % des calories totales consommées chaque jour.

« Au cours des 25 prochaines années, près d’un million de personnes recevront un diagnostic de diabète de type 2 associé à la consommation de boissons sucrées. L’augmentation incessante de cette maladie ne doit pas être considérée comme une fatalité, et nous mettons tout en œuvre pour éliminer le diabète par l’intermédiaire de la sensibilisation et de changements en matière de politiques. » a mis en garde le Docteur Jan Hux, directrice des Affaires scientifiques, Association canadienne du diabète

Bien que les ventes de boissons gazeuses aient diminué au cours des dernières années, cette étude a également révélé que ces réductions sont compensées par une augmentation spectaculaire des ventes de nouveaux produits :

Boissons énergisantes +638 %
Cafés sucrés +579 %
Eaux aromatisées +527 %
Yogourts à boire +283 %
Thés sucrés +36 %
Lait aromatisé +21 %
Boissons pour sportifs +4 %

La consommation excessive de sucre est un important facteur de risque d’embonpoint, d’obésité et de plusieurs maladies chroniques. La surconsommation de boissons sucrées constitue un facteur de risque indépendant de maladies du cœur et de diabète de type 2, que la personne ait un surplus de poids ou non. Pour lutter contre les effets néfastes des boissons sucrées sur la santé, il faut adopter une approche exhaustive qui englobe différents enjeux, notamment la garantie d’un accès gratuit à une eau potable, des restrictions en matière de publicité d’aliments et de boissons ciblant les enfants, la sensibilisation du public, un meilleur étiquetage des produits alimentaires, la révision du Guide alimentaire canadien ainsi que l’adoption de mesures pour rendre les choix malsains moins attrayants et les choix santé plus abordables.

communiqué de presse Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada.

La consommation de boissons sucrées augmente partout dans le monde, mais pas en France

thephilippena/ CC0 Public Domain/Pixabay
thephilippena/ CC0 Public Domain/Pixabay

L’occasion de revenir sur une étude publiée courant 2016 et selon laquelle la consommation de boissons sucrées a augmenté partout dans le monde, sauf en France. Elle a éte menée par des chercheurs de la City University de Londres (Royaume-Uni) et de l’université de Caroline du Nord (États-Unis).

Ainsi dans les 54 pays du monde étudiés, le Chili se place en première position pour le nombre de calories dans les boissons édulcorées au sucre vendues par personne et par jour. Tandis que le Mexique vient en deuxième position et les États-Unis en troisième, perdant ainsi la place de premier consommateur au monde qu’ils ont occupée pendant les 15 dernières années. La France n’arrive qu’en 34e position.

« Nos recherches montrent que le reste du monde rattrape les niveaux de consommation de sucre des États-Unis. De nombreux pays mettent en place des politiques pour réduire la consommation de sucre, en particulier celui provenant des boissons sucrées, ce qui est un aspect positif. Malheureusement, ces actions sont encore trop réduites » a analysé le professeur Hawkes.

Et c’est dans les pays à faibles revenus et revenus intermédiaires que la consommation de boissons sucrées a augmenté le plus rapidement, tout en diminuant dans les régions à revenus plus élevés.

Cependant, cette baisse dans les nations les plus riches s’est accompagnée d’une augmentation de la consommation de boissons sportives et énergétiques et donc plus sucrées.

C’est l’Allemagne qui détient le triste record en Europe de premier consommateur de boissons édulcorées au sucre par personne et se classe au sixième rang mondial, avant le Royaume-Uni (29e), la France (34e) et l’Italie (37e).

Quant à la France, sa consommation de boissons édulcorées au sucre de toutes sortes est restée similaire du début à la fin de la période couverte par l’étude, soit 52,32 kilocalories par personne et par jour en 2009 et 52,55 en 2014, malgré une fluctuation au cours de cette période. Cette consommation a augmenté entre 2009 et 2011, pour diminuer lorsqu’une taxe sur le sucre a été introduite dans le pays en 2012. Cependant, la consommation de boissons sportives et énergétiques en France est passée de 0,87 kilocalorie par personne et par jour en 2009 à 1,11 en 2014.

Les chercheurs, le professeur Corinna Hawkes de la City University de Londres et le professeur Barry Popkin de l’université de Caroline du Nord, en sont donc arrivés à la conclusion que les gouvernements font des progrès pour réduire la consommation de sucre, mais que des mesures supplémentaires doivent être prises. Il apparaît que la consommation de boissons édulcorées au sucre diminue dans les pays où des taxes ont été introduites, notamment au Mexique, en France, en Finlande et en Hongrie.

Le professeur Hawkes a déclaré à ce sujet : « Nous savons que certaines politiques sont réalisables, et des données qui indiquent leur efficacité commencent à apparaître, par exemple en ce qui concerne la taxe sur les sodas au Mexique. Les gouvernements n’ont aucune excuse pour ne pas établir une politique globale de réduction de la consommation de sucre, dans le contexte de stratégies plus étendues visant à assurer une alimentation plus saine pour tous. »

En l’absence d’intervention de la part des gouvernements, les chercheurs prévoient que la consommation va augmenter dans le reste du monde et se rapprocher de la situation des États-Unis, où 68 % des aliments et boissons emballés contiennent des édulcorants caloriques.

Sur le même sujet…

Une précédente étude – elle avait menée par des chercheurs de l’université des sciences de nutrition de Boston – en était arrivée à des conclusions très similaires en 2015. Selon les scientifiques 184.000 personnes décéderaient chaque année des suites de maladies liées à une consommation excessive de ces sodas. Dans le détail des chiffres, les chercheurs ont estimé que 133 000 morts étaient liées au diabète, 45 000 à des pathologies cardiovasculaires et 6 450 à des cancers.

Avant d’en arriver à cette conclusion, les scientifiques avaient analysé les résultats de 62 enquêtes diététiques portant sur 611 971 personnes réparties dans 51 pays entre 1980 et 2010.

« Ce n’est pas compliqué à comprendre, il n’y a aucun bienfait pour la santé dans les sodas. L’impact potentiel d’une réduction de la consommation serait de sauver des dizaines de milliers de vies chaque année » avait alors déclaré le Docteur Dariush Mozaffarian, l’un des auteurs de cette étude.

Et de préconiser une mesure radicale, l’interdiction pure et simple des sodas !

Une solution que l’on pourrait qualifier d’extrême et à laquelle n’avait pas adhéré à l’époque le médecin nutritionniste Jean-Michel Borys. Interrogé par Rozenn Le Carboulec de l’Obs il avait déclaré au sujet de cette étude : « Le soda n’est pas maléfique en quantité modérée. Diaboliser un aliment est toujours perturbant, il ne servirait à rien de l’interdire. On ferait mieux de proscrire l’alcool : on interdit le soda aux enfants pendant les repas mais, pendant ce temps-là, les adultes boivent plusieurs verres de vin, ce qui n’est pas forcément mieux »

Et de préciser histoire de bien faire passer le message qu’un « apport important de fructose, quelle que soit son origine, a les mêmes conséquences qu’une grosse consommation de soda ». En clair un verre de jus de fruits peut avoir dans certains cas le même impact qu’un verre de soda.

Bref, mais vous l’aurez compris, sachez consommer avec modération. C’est vrai pour les sodas, comme pour le reste quoi…

Boissons énergisantes : leur consommation explose

Il ne faut en aucun abuser des boissons énergisantes. Plusieurs mises en garde ont déjà été lancées par les autorités sanitaires de différents pays – y compris en France – mais il faut croire qu’elles n’ont pas été entendues. Leur consommation ne cesse en effet d’augmenter depuis plusieurs années. On peut même parler d’une vraie explosion dans certains pays. La France est-elle épargnée ? Pas vraiment… Sachez que cette hausse sensible de la consommation est constatée alors que consommation de boissons sucrées est globalement orientée à la baisse.

Tel est l’un des constats du dernier baromètre mondial des ventes de boissons sucrées qui comprend les boissons gazeuses de type soda, les jus de fruits contenant du sucre ajouté, les boissons énergisantes mais aussi les boissons destinées aux sportifs. Les résultats complets de ce baromètre ont été dévoilés cette semaine lors du Congrès annuel de la société européenne d’athérosclérose qui s’est tenu à Innsbruck en Autriche.

Il en ressort principalement que la consommation de boissons sucrées a globalement baissé dans tous les pays d’Europe à l’exception notable du Danemark, du Luxembourg et de la Belgique.

Dans le même temps celle des boissons énergisantes ou pour les sportifs a augmenté partout dans le monde. Et la France n’échappe au phénomène avec des ventes en hausse de 44% au cours des 5 dernières années. En Europe font bande à part l’Irlande, le Portugal et la Finlande. Et parmi les « mauvais » élèves signalons l’Autriche, le Royaume-Uni et la Suisse dont la consommation atteint des sommts avec respectivement 9.6, 8.3 et 6.7 litres de boissons énergétiques consommées par habitant !