Cancer du sein : la peur des effets secondaires les multiplie


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Cancer du sein : la peur des effets secondaires les multiplie ! Plus les patientes touchées par le cancer du sein ont peur des effets secondaires liés au traitement, plus elles en subiraient les conséquences.

Le  cancer du sein est un tumeur maligne de la glande mammaire qui touche environ 10% de la population féminine. Chaque année dans le monde ce sont 1,4 million de femmes qui ainsi sont diagnostiquées avec cette maladie et 460.000 qui en décèdent. En France, il représente près d’un cancer sur trois et plus de 11.000 femmes en décèdent, soit environ une femme toutes les heures.

Il est donc bien naturel d’être inquiète  lorsque la maladie se manifeste. Les effets secondaires liés au traitement font partie des peurs les plus souvent citées par les patientes.

Aujourd’hui pourtant une étude allemande nous apprend que les femmes qui ont le plus d’appréhensions sont aussi celles qui sont les plus touchées par les effets secondaires. A contrario, celles qui sont moins inquiètes en souffrent moins.


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Avant d’en arriver à cette conclusion des chercheurs de l’université de Marburg ont suivi durant deux années 111 femmes opérées d’un cancer du sein et qui devaient suivre une hormonothérapie.

L’hormonothérapie : certaines tumeurs du sein ont pour caractéristique d’être hormonosensibles, ce qui signifie que les hormones féminines (œstrogènes, progestérone), naturellement produites par l’organisme, stimulent leur croissance. L’hormonothérapie est un traitement qui consiste à empêcher l’action stimulante des hormones féminines sur les cellules cancéreuses. Parmi les effets secondaires les plus courants : douleurs articulaires, gain de poids, bouffées de chaleur… (Source E-Cancer)

Les scientifiques ont bien sûr demandé à ces femmes quelles étaient leurs craintes avant même le début de l’hormonothérapie utilisant du tamoxifène ou des anti-aromatases.

Verdict : les femmes qui avaient le moins peur avaient mieux supporté le traitement que les autres.

Ainsi, et au terme de l’étude, 29% des femmes qui redoutaient des effets secondaires importants avaient la moins bonne qualité de vie et le taux d’adhésion au traitement le plus faible. A contrario les femmes les moins inquiètes ont mieux supporté le traitement et rapporté moins d’effets secondaires.

«Nos résultats montrent que les anticipations constituent un facteur cliniquement pertinent qui influence le résultat à long terme de l’hormonothérapie» a déclaré la Professeur Yvonne Nestoriuc, principale auteure de l’étude.

Et de préconiser un soutien psychologique des patientes en amont d’une hormonothérapie

Les altérations génétiques à l’origine du cancer du sein identifiées en quasi totalité

L’occasion de revenir sur le travail international (ICGC) cofinancé et codirigé par l’Institut national du cancer et qui a permis d’identifier en quasi-totalité les altérations génétiques à l’origine du cancer du sein. Ses résultats ont été publiés au mois de mai dernier dans le journal Nature.

Le consortium international de génomique du cancer (ICGC) a été créé en 2008 afin de rassembler des chercheurs du monde entier pour analyser de manière approfondie cinquante types ou sous-types de tumeurs cancéreuses. Les groupes de travail étaient répartis par organe.

Les premiers résultats issus du séquençage du génome entier de 560 tumeurs du sein par le consortium ICGC sont publiés ce jour dans la revue Nature. Il s’agit du plus grand nombre d’échantillons de cancers ayant été séquencés entièrement. Ce travail est le fruit d’une collaboration internationale et d’analyse de données codirigées par Gilles Thomas (Fondation Synergie Lyon Cancer, France) et Michael Stratton (Welcome Trust, Sanger Institute, UK).

L’Institut national du cancer a assuré la coordination du programme en France et son financement depuis 2008 pour un montant de 8 millions d’euros, marquant ainsi son engagement précurseur dans la recherche génomique au service de la médecine personnalisée. Les patientes participantes ont été recrutées dans le cadre des essais PHARE et SIGNAL promus par l’Institut.

Pourquoi un séquençage de génome complet ?

Avant ce travail, seules les séquences d’ADN situées dans les régions codant pour une protéine (exomes), représentant quelques pourcents de l’ensemble du génome, avaient été étudiées dans le cancer du sein. Or, d’autres types d’altérations du génome, notamment les altérations à grande échelle ou celles touchant les régions non-codantes, peuvent influer l’oncogenèse et peuvent être détectés par un séquençage de génome complet.

Une grande diversité d’altérations génomiques

Le séquençage du génome complet de l’ADN issu de 560 tumeurs du sein et des échantillons de sang correspondants a mis en évidence plusieurs types d’altérations : substitution d’un seul nucléotide ; insertions ou délétions d’un ou plusieurs nucléotides ; duplications de régions chromosomiques ; grands réarrangements de génome (par exemple un morceau entier d’un chromosome se déplaçant ailleurs, soit sur le même chromosome, soit sur un autre). Les tumeurs du sein ont un génome très profondément remanié et présentent une extraordinaire diversité d’altérations génomiques, à toutes les échelles.

Un répertoire quasiment complet des altérations tumorales du sein

Ces recherches ont abouti à l’identification d’un catalogue de plus de 1600 altérations suspectées d’être à l’origine du développement tumoral. Ces altérations portent sur 93 gènes différents et la presque totalité (95 %) des tumeurs en présente au moins une. A noter par ailleurs que 10 gènes parmi les 93 sont altérés de manière récurrente (mutés dans 62 % des tumeurs).

Cinq nouveaux gènes impliqués dans l’oncogenèse des cancers du sein sont identifiés ou confirmés. Ces résultats permettent donc d’établir un catalogue exhaustif de ces altérations ; l’écrasante majorité des gènes contenant des mutations étant maintenant connue.

Les résultats de ce programme de recherche permettent ainsi une connaissance approfondie des causes des cancers du sein dans l’objectif de développer des traitements plus efficaces.

Vers de nouveaux outils diagnostiques ?

L’étude a révélé que le génome tumoral de certaines patientes présentait des signatures génomiques semblables à celui des patientes porteuses de la mutation BRCA1/2. Les chercheurs suggèrent que ces profils génomiques pourraient être de meilleurs outils diagnostiques pour aiguiller les patientes vers des traitements utilisés chez les patientes présentant des mutations BRCA1/2, tels que les inhibiteurs de PARP ou les sels de platine.

Un réseau français de génomique dans les cancers du sein

Afin de recruter les patientes, une organisation coordonnée a été mise en place dans chaque centre investigateur* : des équipes cliniques, d’anatomo-pathologie et de recherche clinique ont été impliquées. Les échantillons de sang ont été conservés à la Fondation Jean Dausset-CEPH (Paris) et les tumeurs au Centre Léon Bérard (Lyon). L’Institut national du cancer a coordonné le recueil des données cliniques et le travail de l’ensemble des partenaires. Les tumeurs ont ainsi été collectées dans 12 centres de soins en France. Près d’une centaine de chercheurs ont contribué quotidiennement à la réussite de ce programme, dirigé par le regretté Professeur Gilles Thomas, généticien de renommée mondiale et Alain Viari (Directeur scientifique du programme, Fondation Synergie Cancer).

Des données disponibles pour la communauté scientifique

Ce programme a généré une quantité importante de données qui, mises à disposition de la communauté à travers le portail ICGC, permettront de répondre à d’autres questions de recherche sur la biologie et la génétique des cancers du sein.
Liste des établissements hospitaliers participants et autres partenaires :

Institut Curie, Paris ; Centre Léon Bérard, Lyon ; Institut Bergonié, Bordeaux ; Georges-François Leclerc, Dijon ; Institut Paoli-Calmettes, Marseille ; Gustave Roussy, Villejuif ; Centre Jean Perrin, Clermont-Ferrand ; ICM Institut Régional du Cancer, Montpellier ; Centre Alexis Vautrin, Nancy ; Centre Antoine Lacassagne, Nice ; Clinique Mutualiste de Bellevue, Saint-Etienne ; CHU de Besançon, Besançon ; Synergie Lyon Cancer, Lyon ; CEPH-Fondation Jean Dausset, Paris ; Institut National du Cancer, Boulogne-Billancourt.

Communiqué/Dossier de presse Institut National du Cancer